Fresnes et la Grande guerre

Cette page reprend le contenu de l’exposition itinérante qui fut créée pour le Centenaire de la Première guerre mondiale en 2014.

Contexte

L’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand par Gavrilo Princip à Sarajevo le 28 juin 1914 est souvent considéré comme l’élément déclencheur du premier conflit mondial. Cependant, le contexte géopolitique, économique, industriel et idéologique de l’Europe en ce début du XXe siècle est bien plus compliqué et tendu. Deux grandes alliances militaires se regardent en chiens de faïence. D’un côté, la Triple Alliance qui rassemble l’Allemagne, l’Empire austro-hongrois et le royaume d’Italie (qui changera rapidement de camp), de l’autre, la Triple Entente regroupe la France, le Royaume-Uni et la Russie impériale.

Aussi, lorsque que le jeune nationaliste proserbe Gavrilo Princip assassine l’héritier du trône austro-hongrois, l’Empire adresse un ultimatum à la Serbie (alliée de la Triple Entente), accusée d’avoir commandité la mort du souverain. Les esprits s’échauffent et de fil en aiguille, les deux grandes alliances se déclarent la guerre. La France déclare la mobilisation générale le samedi 1er août 1914 à 16h et l’Allemagne lui déclare la guerre deux jours plus tard.

Dans les premiers temps du conflit, les Français exécutent le plan XVII : sous les ordres du général Joffre, ils dirigent leurs troupes vers les territoires perdus de 1870. Ils se heurtent cependant à une résistance allemande farouche et leurs mouvements sont stoppés. En effet, les armées allemandes appliquent le plan Schlieffen et contournent les troupes ennemies en passant la Belgique, les poussant à la retraite et avançent jusqu’à Senlis à 50 km de Paris.

La bataille de la Marne, qui se déroule du 5 au 9 septembre 1914, permet aux Français de stopper et de repousser les troupes allemandes. Puis, les uns essayant de contourner les autres par leurs ailes occidentales respectives, ils se lancent dans la course à la mer.

Le front se fixe alors à l’automne 1914 et l’on passe d’une guerre de mouvement à une guerre de position en tranchées. La ligne de front évoluera peu malgré de nombreuses offensives et contre-offensives…

Long de 700 kilomètres, le front s’étend de la mer du Nord belge jusqu’à la frontière franco-suisse en passant par Vimy, Péronne, Reims, Verdun, Nancy et Mulhouse.

Fresnes en 1914

Il y a maintenant plus de cent ans, Fresnes est un petit village au sud de Paris. Traversé par deux grands axes, il occupe déjà à peu près la superficie que nous lui connaissons aujourd’hui, à savoir 358 hectares. Autour de l’hôtel de ville, de l’église Saint-Eloi et de la Grande rue (actuelle rue Maurice Ténine) se concentre le centre-ville avec de nombreux commerces. Plusieurs autres groupes de maisons installés au carrefour des Prisons, au petit Fresnes et près d’Antony, constituent le reste du village.

Pour l’ensemble de la ville, on compte environ 1 225 personnes réparties en 125 maisons et 3 257 ménages. Quelques établissements sanitaires et sociaux comptent également quelques résidents, comme l’orphelinat des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul (à la place de l’actuelle résidence de la Ferme) qui accueille 35 enfants, 5 employés et 12 sœurs. L’activité fresnoise est essentiellement rurale : on y cultive en grandes quantités blé, seigle, avoine, pommes de terre, luzerne. Les services agricoles de l’Etat recensent également une vingtaine de vaches et une cidrerie. Sur 350 hectares de superficie, 274 sont cultivés et 20 des prés naturels. Quelques industries et usines sont également présentes et prospères, comme la tuilerie Denis et la fabrique de meuble Lair, installée dans les vestiges du Château de Berny.

Le conseil municipal, conduit par M. le Maire Pierre GINISTY, se réunit plusieurs fois par an. Le 22 février 1914, par exemple, les élus décident du montant des droits de voierie, proposent de faire établir par un géomètre expert les véritables délimitations de Fresnes et Antony ou numérotent les immeubles de la rue de Fresnes. Trois mois plus tard, ils votent la campagne de réfection des chemins et municipaux dont la longueur s’élève à 5,596 km et changent le nom de la rue de Fresnes en rue de la Faisanderie.

Fresnes pendant la guerre

Dimanche 2 août 1914, premier jour de la mobilisation générale en France. À Fresnes, l’annonce est faite au clairon par le garde-champêtre puis les affiches sont apposées en de nombreux points de la ville pour informer tous les Fresnois. Une fête de remise de prix aux écoliers les plus méritants était prévue le jour même à 15 heures. Cependant, aucune information ne nous permet d’affirmer si elle fut maintenue ou annulée.

Après le départ des hommes pour le front, la vie s’organise tant bien que mal. Le conseil municipal se réunit le 11 août et décide de transférer des crédits du budget municipal à celui du Bureau de bienfaisance.

Le lendemain, les réquisitions commencent. Peaux de moutons, véhicules automobiles ou hippomobiles, voitures à bras… 35 chevaux sont ainsi transférés aux armées. Très vite, le gouvernement demande à la ville d’établir un inventaire des ressources alimentaires présentes à Fresnes. L’équipe municipale recense, par exemple, 400kg de saindoux et 100kg de lard chez M. Darche, boucher. Des distributions de lait sont également mises en place tous les jours à 5h30 et 16h30 pour 7 nourrissons, 36 enfants et 6 adultes. Une milice citoyenne de 70 volontaires, chargés de maintenir l’ordre public, est créée par M. le Maire. Ces miliciens sont armés avec les armes déclarées et déposées à la mairie par les habitants.

Tout au long du conflit, les fresnois devront composer avec le rationnement, les unités militaires cantonnées en ville, le manque de charbon, les soldats soignés en ville ou aux alentours, la recherche des déserteurs ou indigents, l’éclairage public diminué suite aux raids aériens allemands, la chasse aux chients errants, les accidents de la route, la distribution des sauf-conduits pour voyager… Le plus éprouvant restant les annonces régulières des décès des mobilisés fresnois.

Quatre années de guerre amènent alors leur lot de souffrances et d’événements inattendus.

Après la guerre, il fut envisagé de renommer la ville de Fresnes en Fochville pour rendre hommage au maréchal Foch. Ce projet n’aboutira pas…

Les 2, 3 et 4 août 1914, un entrepôt de la société Maggi situé au numéro 20 de la Grande rue de Fresnes est saccagé et pillé. Les dégâts sont considérables. Aucun entrepôt de Maggi sur le territoire national ne sera épargné.

Le 15 décembre 1914, la ville de Fresnes est assignée à comparaître devant un tribunal. Cependant, le conseil municipal se dégageant de toute responsabilité dans l’affaire, un expert est nommé pour évaluer l’ensemble des dégâts de l’entrepôt. Un an et demi plus tard, Fresnes et plusieurs autres villes s’associent et désignent un avocat commun pour les défendre. Finalement, la ville devra payer 154,78 francs (soit l’équivalent de 322,76 euros) de dédommagement à Maggi.

En réalité, la société Maggi est victime de la consonance allemande de son nom et de la vague d’anti-germanisme de l’été 1914. Tout ce qui est supposé être allemand doit être éliminé, détruit, effacé.

Créée par Julius Maggi, entrepreneur d’origine suisse, la société Maggi commercialise des condiments alimentaires déshydratés dont le célèbre bouillon Kub. Plus tard, en France, une licence est créée sous le nom Société Laitière Maggi pour un Lait Saint et comptera 2 500 employés et près de 1 000 dépôts.

Lorsque que la guerre éclate, un sentiment anti-allemand attise la haine de certains et il faut s’en prendre aux Allemands, aux Alsaciens, ou même ceux dont le nom sonne de façon germanique ou s’écrit tout simplement « allemand ».

Maggi ne fait pas exception. Certaines rumeurs courent. Les plaques publicitaires en émail dans les gares cacheraient des émetteurs qu’utiliseraient les espions, le lait serait empoisonné et Julius Maggi, pourtant mort en 1912, aurait été aperçu s’enfuyant avec 40 millions de francs. Pour éviter que tous les entrepôts soient saccagés, le directeur demande leur réquisition militaire, mais il est trop tard. 850 dépôts sont détruits et les ventes de lait chutent de 90%.

Ironie du sort, les pangermanistes accusèrent Maggi d’être français et d’augmenter le prix de ses produits vendus à l’armée d’Allemagne.

Alors que la guerre est déclarée depuis maintenant un mois, le petit village de Fresnes semble bien tranquille lorsque le 30 août à 18h45, un avion s’écrase sur le chemin de Chevilly. Le petit monoplan, un REP type K (photo ci-contre), était conduit par deux pilotes, dont l’un, Maurice HENRIOT, deviendra un as avec 6 victoires homologuées.  L’avion est bâché et gardé par des hommes du 3e régiment de Zouaves qui se trouve alors cantonnés à Fresnes. Les aviateurs sont logés par M. GINISTY, maire de l’époque.

Selon l’affectation des pilotes à cette période, il semble qu’ils appartenaient alors à l’escadrille R15 basée à Reims. Celle-ci se chargeait principalement de missions de reconnaissance et aurait participé à la première bataille de la Marne qui stoppa les Allemands dans leur avancée vers Paris.

Créée en 1897, la toute jeune Association Amicale Sportive de Fresnes (AASF) continue de fonctionner pendant la guerre, sous la présidence de Léon Barroy et malgré l’absence de nombreux adhérents mobilisés.

Tout au long de la guerre, l’AAS Fresnes soutiendra les poilus fresnois en leur envoyant une petite allocation pour améliorer l’ordinaire, organisera un concert au profit des nécessiteux, maintiendra ses matchs de football. En signe de solidarité, à chaque réunion, les membres de l’association lisent des lettres de poilus fresnois . Avec l’aide des villes voisines, l’AAS Fresnes organisera également un grand cross-country ainsi qu’un tournoi de football au profit des mobilisés.

Le 9 novembre 1918, l’AAS Fresnes se réunit pour célébrer la nomination comme chevalier de la légion d’honneur de son vice-président, Albert Roper.

Albert Roper

Vous pouvez retrouver l’histoire d’Albert Roper au n°10 de la rue qui porte son nom. Une plaque du parcours de la Mémoire y sera bientôt apposée.

Lorsque que la guerre éclate, Albert Roper, fresnois depuis 1900, effectue son service militaire.  Mobilisé dans son unité, le 19e escadron du Train des équipages, il est chargé dans les premiers jours de la mobilisation de réquisitionner voitures, chevaux et attelages. Il part pour le front le 13 août 1914 au soir et rejoint la région de Montmédy, près des Ardennes.

Dans les premiers temps du conflit, Albert sert comme officier de liaison à cheval. Souhaitant rejoindre les combats, il demande sa mutation dans l’infanterie et entre au 18e bataillon de chasseurs à pied, en 1915. En juillet 1916, il participe à la bataille de la Somme puis tiendra les tranchées au Plémont, Roye et Arras. Durant cette période, en tant que sous-lieutenant, il commande un corps franc chargé d’aller harceler les Allemands dans leurs propres tranchées.  Pour ses actions, Albert recevra la Croix de guerre. La guerre ne l’empêche pas de vivre d’heureux instants. En effet, il se marie le 21 juillet 1916 avec Antoinette.

A l’automne 1916, il demande sa mutation dans l’aviation puis obtient son brevet de pilote, le 25 janvier 1917. Il sera classé chez les pilotes de chasse car il avait obtenu sa certification en 32 jours d’hiver, période à la météo capricieuse. Formé à l’acrobatie aérienne, il rejoint ensuite l’escadrille n°68 le 26 avril 1917. Son secteur se révélant plutôt calme, Albert fait de la reconnaissance photographique puis obtient sa première victoire homologuée le 17 octobre. Un mois plus tard, il est nommé Chef d’escadrille et doit former, équiper et gérer la toute nouvelle escadrille n°159. L’emblème du groupe sera un grand poing rouge sur fond blanc et bleu, nommé « Le Poing de Roper ».

Le 30 mai, Albert décolle, perd son escadrille puis tombe sur des avions ennemis. Il abat un biplace mais un tir de DCA allemande détruit en partie son appareil. Alors que son avion plonge vers le sol, il coupe son moteur et se rend compte qu’il est heureusement en terrain français.

Il reprend ses esprits le soir même à l’hôpital de Sézanne. Son dos le fait souffrir, il ne sent plus ses jambes et une grande estafilade lui barre le visage du nez au menton. Le médecin déclare qu’il ne passera pas la nuit. Mais le lendemain, il est toujours là. Finalement son képi de capitaine qu’il tient fermement attire l’attention d’un chirurgien. Celui-ci diagnostique de graves lésions internes

Évacué en train, il se retrouve à Nice à l’hôpital n°14. Après 6 jours sans nourriture, sans toilette et sans soins médicaux, Albert est finalement pris en charge. Deux lésions de la moelle épinière causent une paraplégie complète et sa colonne vertébrale est rabotée. Il lui est annoncé qu’il ne remarchera sans doute jamais.

Cependant, Albert s’entête et les progrès ne tardent pas. Le 25 juin 1918, il marche avec des béquilles. Transféré à la Clinique Bouchard de Marseille pour trois mois de repos, il échappe de peu à la grippe espagnole.

Alors qu’il remarche progressivement, il est fait Chevalier de la Légion d’honneur, le 19 juillet 1918 puis rentre dans ses foyers pour trois mois de convalescence.

Après l’armistice, diplômé de droit et d’anglais, il rejoint la Section franco-américaine de l’aéronautique, devient expert aérien auprès du maréchal Foch et assiste à la ratification du traité de Versailles. Il dédiera le reste de sa carrière à l’aviation et deviendra Secrétaire général de la CINA puis de l’OACI, organismes internationaux pour l’aviation civile.

Paul Bolo n’est pas natif de Fresnes, pas plus qu’il n’y a vécu : il fut interné à la Maison d’Arrêt pendant un mois, en octobre 1917.

Dentiste, commerçant maritime et colonial, aventurier… De nombreux qualificatifs lui sont donnés, mais la presse et l’opinion publique de l’époque le nommeront escroc et espion.

Au cours de ses nombreux voyages, Paul Bolo rencontre Abbas II Hilmi, khédive d’Egypte, et devient son conseiller personnel. Celui-ci lui donnera le titre de Pacha et Paul sera désormais surnommé Bolo-Pacha.

Le khédive d’Égypte est germanophile et lorsque qu’il est destitué par les autorités britanniques le 18 décembre 1914, il s’enfuit en Suisse, se rapprochant ainsi de l’Allemagne. Bolo-Pacha entre en contact avec des banques allemandes via New-York, sans doute par l’intermédiaire de son ami, et obtient des fonds pour contrôler des quotidiens français et les transformer en organes de presse pacifistes. L’Allemagne tenaillée entre deux fronts serait ainsi soulagée et pourrait disposer de la France à sa guise.

Mais les manipulations de Bolo-Pacha attirent l’attention de Clemenceau et d’Aristide Briand qui ordonnent une enquête. Les services secrets mettent à jour le transfert de 11 millions de mark vers les comptes de Bolo en provenance de la Deutsche Bank via une banque américaine.

Arrêté en septembre 1917, Paul Bolo est interné à Fresnes où il sera interrogé de nombreuses fois par le capitaine Pierre Bouchardon. Ce magistrat, du troisième conseil de guerre, spécialisé dans « l’ennemi de l’intérieur », dirigera également la réquisition contre Mata Hari.

Inculpé pour intelligence avec l’ennemi en temps de guerre, Bolo-Pacha est condamné à mort le 14 février 1918. Le président Poincaré lui refuse la grâce.

Exécuté le 17 avril 1918 au fort de Vincennes, Paul Bolo, fidèle à son image, s’habilla de linge fin, d’une cravate et revêtit ses gants blancs lorsque les gendarmes lui mirent les menottes.

Les Haudebourg, une famille fresnoise dans la guerre

Quand survient la Première guerre mondiale, la famille Haudebourg est fresnoise depuis bien longtemps déjà.

En effet, Baptiste et son épouse Julie, originaires d’Eure-et-Loir, s’y installent aux alentours de 1840. Ils auront huit enfants dont quatre mourront en bas âge.

L’aîné, Maurice, né en 1865, sera charretier et chauffeur notamment pour la prison mais également pompier bénévole pour la ville.

Virginie et Louis-Paul naissent en 1886. En 1908, elle sera reconnue par l’Eglise comme  l’une des soixante-neuf miraculés de Lourdes, car guérie d’une infection urinaire avec cystite et néphrite de nature tuberculeuse. Quant à Louis-Paul, il décèdera de la grippe espagnole alors qu’il était mobilisé pendant la Première Guerre mondiale. Il est inscrit au monument aux morts de Fresnes.

Louis, fils de Maurice, sera également mobilisé pendant la Grande Guerre. Né à Fresnes le 28 décembre 1885, il ira à l’école maternelle, alors installée face à l’Eglise Saint-Eloi, puis deviendra charretier, comme son père, pour la tuilerie Denis. Comme tous les jeunes hommes de 20 ans au début du XXe siècle, Louis effectue son service militaire en 1905. A son retour, il reprend son métier, mais cette fois pour la blanchisserie Laurent, installée à Fresnes. Il y rencontre Alphonsine, qu’il épouse le 13 juin 1908. Ensemble, ils habiteront au 24, Grande rue (actuelle rue Maurice Ténine) et auront deux enfants, Paulette et Paul.

Le 2 août 1914, à 29 ans, Louis est mobilisé au 31e bataillon de chasseurs à pied dans la 19e compagnie. Son régiment se bat dès l’automne 1914 en Artois.

Deux mois plus tard, le 6 octobre 1914, Louis est grièvement blessé à Carency près de Lens. Alors qu’il montait à un arbre pour observer les positions ennemies, il reçoit une rafale qui le blesse à l’entrejambe et à la cuisse droite.

Déclaré invalide à 80% et après une longue convalescence, Louis rentre chez les siens. Le 30 mai 1917, à l’hôtel de ville, il est décoré de la Croix de guerre avec palme ainsi que de la médaille militaire en présence des siens.

Des suites de ses blessures, Louis ne peut reprendre son ancien métier, charretier. Il change alors de voie et devient tapissier, d’abord chez Lair, fabrique de meubles installée dans l’ancien château de Berny, puis chez Ruello à Saint-Ouen. Son fils, Paul, deviendra également tapissier et ils installeront ensemble leur atelier dans l’impasse Pichard (actuels jardins de Zarzis).

Louis s’aidera de béquilles toute sa vie, mais cela ne l’empêchera pas d’aller à la chasse de temps en temps. Veuf en 1925, il s’éteint à son tour le 12 avril 1964 à son domicile de l’impasse Pichard.

Sa petite-fille, Michèle, épousa Daniel Bossard, Fresnois, dont le grand-père Auguste fut mobilisé comme maître pointeur dans l’artillerie.

Morts pour la France

Jules Charles EMERY
Né le 8 octobre 1881 à Fresnes
1er régiment d’infanterie coloniale
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Jules meurt le 22 août 1914 lors de la bataille de Rossignol (Belgique), à l’âge de 32 ans. Ce jour est considéré comme étant le plus meurtrier de l’histoire de France. Sur l’ensemble des effectifs engagés pour cette bataille, l’armée française en perdra 74%. La sœur de Jules restera plus de six ans sans nouvelles de son frère.  En 1920, le maire écrit aux services militaires pour obtenir des informations car ses derniers signes de vie remontent au 9 août 1914 lorsque Jules avait posté une lettre depuis Bar-le-Duc.

Arnaud Alexandre COCHETEAU
Né le 30 décembre 1893 à Fresnes
69e régiment d’infanterie
Fiche sur mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Armand est tué le 26 août 1914 à Frescadi. Il avait 21 ans.

Jean Marie BOSCHET
Né le 10 août 1882 à La Motte
71e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Jean décède à 32 ans le 29 août 1914 à Lemé.

Maurice Auguste TRITSCH
Né le 20 mars 1893 à Poissy
Sergent au 117e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – D’abord signalé comme disparu, Maurice est finalement déclaré mort le 31 août 1914 à Montigny à l’âge de 21 ans.

Emile DEJEUNE
Né le 26 mai 1891 à Vendeuvres
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Sergent fourrier chargé du ravitaillement au 146e régiment d’infanterie, Émile meurt lors du bombardement du village d’Haraucourt à 23 ans, le 8 septembre 1914.

Joanne Louis Joseph CHAUX
Né le 30 avril 1884 à Antony
Caporal au 303e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Joanne est blessé à la poitrine pendant le combat du bois de Souhesmes, alors que son régiment se replie toute la journée du 8 septembre 1914. Il décède des suites de ses blessures. Il avait 30 ans.

Auguste Louis PAUMIE
Né le 4 mai 1881 à Torcé
124e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Auguste meurt à 33 ans, le 24 septembre 1914 à Moulin-sous-Touvent dans l’actuel département de l’Oise.

Louis Julien Joseph PÉRIER
Né le 25 octobre 1886 à La Sauvagère
304e régiment d’infanterie / 6e bataillon / 24e compagnie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Louis meurt des suites de ses blessures le 1er octobre 1914 à Dijon, quelques jours avant son 28e anniversaire. Marié à Georgette Haudebourg, il devint père le 5 août 1914, quatrième jour de la mobilisation générale.

Alexandre Louis Joannin VALATS
Né le 11 février 1880 à Gaillac
122e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes

Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Alexandre est tué au combat de Noviant-aux-Prés, le 3 octobre 1914, l’année de ses 34 ans.

Louis Henri Raymond MINART
Né le 20 septembre 1885 à Fresnes
Clairon au 354e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Louis meurt le 6 octobre 1914 à 29 ans à Beuvraignes.

Paul Jules Emile BLONDEAU
Né le 22 février 1879 à Condé-sur-Vègres
27e régiment d’infanterie territoriale
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Paul décède le 7 octobre 1914 à Saint-Nicolas, pendant la défense d’Arras. Sa famille restera deux mois et demi sans nouvelles. Il avait 35 ans.

Ivan Jean Marius VIALLA
Né le 14 août 1893 à Lodève
205e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Ivan meurt le 28 octobre 1914 à Mametz dans sa 22e année.

Firmin Marie Raphaël ANDOYER
Né le 13 février 1890 à Toulouse
Lieutenant au 61e régiment d’artillerie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Non-inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Firmin décède de ses blessures de guerre, le 11 janvier 1915 à Brabant-sur-Meuse.

Henri Alexandre BOUGIER
Né le 14 mai 1887 à Bourg-la-Reine
96e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Henri meurt le 21 mars 1915 à 27 ans à Saint-Jean-sur-Tourbe.

Julien Adrien Martial BONY
Né le 6 décembre 1892 à Paris
31e régiment d’infanterie
Fiche sur mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Julien perd la vie le 23 mars 1915 à Vauquois, lieu emblématique de la guerre des mines. Il avait 23 ans.

Auguste Émile HARDY
Né le 09 novembre 1883 à Fresnes
Fiche sur Mémoire des Hommes
Non-inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Auguste, 32 ans, est tué à l’ennemi à Bois-le-Prêtre, le 10 juillet 1915.

Noël Eugène GARDOU
Né le 19 mai 1894 à Fons.
159e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Noël décède le 25 septembre 1915 à Souchet, âgé de 21 ans.

Joseph TURBOUT
Né le 25 juin 1880 à la Sauvagère
104e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Non-inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Joseph meurt des suites de ses blessures de guerre le 4 octobre 1915 à l’hôpital militaire du camp de Châlon. Il avait 35 ans.

André Auguste Marius CARPENTIER
Né le 13 juin 1880 à Lillebonne
32e régiment d’infanterie territoriale
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – André succombe le 8 novembre 1915 à l’hôpital de Flers d’une maladie en service. Il était âgé de 35 ans.

Charles Edouard CAMBRUNE
Né le 4 juin 1895 à Fresnes
152e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Charles meurt le 22 décembre 1915 au Hartmannswillerkopf (Vieil-Armand) au cours d’une offensive visant à reprendre des positions perdues. Il avait tout juste 20 ans.

Émile Jules Adrien GONORD
Né le 17 février 1890 à Fresnes
104e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – A 25 ans, Émile contracte une tuberculose en captivité. Rapatrié suite à un échange de prisonniers malades, il décède le 20 janvier 1916 à l’hôpital VR61 d’Issy-les-Moulineaux.

Alexandre Joseph LEBOURLIER
Né le 1er août 1879 à Fresnes
Adjudant au 20e régiment d’artillerie
Fiche sur mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Alexandre meurt au premier jour de la terrible bataille de Verdun, le 21 février 1916. Il était âgé de 36 ans.

Marcel Isidore René ROSÉE
Né le 28 avril 1892 à Ville-sous-la-Ferté
46e régiment d’artillerie
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Marcel meurt à 23 ans, le 27 mars 1916, dans la Meuse. Il agissait en qualité de maître pointeur, c’est-à-dire chargé de calculer l’angle du tir. Son lieu exact de décès est inconnu.

Fernand Marius ROUSSEL
Né le 8 septembre 1895 à Albi
Caporal au 24e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Fernand meurt à 20 ans au cours de la bataille de Verdun le 11 avril 1916, à Vaux-devant-Damloup. Ce village sera totalement détruit par les tirs d’artillerie. Fernand recevra la médaille militaire à titre posthume.

Amédée Alphonse BAROUX
Né le 19 juillet 1873 à Aizecourt
45e régiment d’infanterie territoriale
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Amédée décède, le 12 avril 1916, à l’hôpital du Val-de-Grâce des suites d’un abcès au cerveau et d’une broncho-pneumonie.

Paul Hyacinthe MALASPINA
Né le 11 août 1885 à Louviers.
Sous-lieutenant au 1er bataillon de marche d’infanterie légère d’Afrique
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Paul meurt le 18 mai 1916 à Esnes. A 30 ans, il était titulaire de la médaille militaire et de la Croix de guerre avec palme.

Albert Florimond GAUCHARD
Né le 30 mars 1884 à Fresnes.
Artilleur au 84e régiment d’artillerie lourde
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Albert meurt le 1er juin 1916 à Verdun, âgé de 32 ans.

Alfred LECQUET
Né le 12 décembre 1879 à Verrières-le-Buisson
239e régiment d’infanterie / 21e compagnie
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Alfred décède à 36 ans au cours de la bataille de Verdun, le 18 juin 1916.

Louis Henri CHANSARD
Né le 31 octobre 1894 à Saint-Michel
54e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Non-inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Louis meurt à 22 ans, le 21 juin 1916 dans le secteur de Damloup, près de Verdun.

Alfred PRADOUX
Né le 29 octobre 1878 à Paris
268e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Alfred est tué à l’ennemi le 8 août 1916 à Saint-Hilaire. Il avait 37 ans.

Alphonse Jules BOUDINOT
Né le 7 septembre 1877 à Limours
331e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Alphonse est tué à 39 ans, le 19 octobre 1916 à Saint-Pierre-Waast.

Marcel Léon Jules PAUTONNIER
Né le 19 mars 1897 à Tanderneau
82e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Marcel meurt le 12 avril 1917 à La-Ville-au-Bois. Un mois auparavant, il fêtait ses 20 ans.

Marcel Lucien BROSSE
Né le 10 mars 1897 à Paris.
155e régiment d’infanterie
Fiche sur mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Marcel décède le 25 avril 1917 dans l’ambulance 3/54 de Vaux-Varennes des suites de ses blessures. Il était âgé de 20 ans.

Eugène Jean ESNAULT
Né le 11 juin 1890 à Paris
146e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Affecté à la corvée n°81, Eugène meurt en captivité le 4 août 1917 à Scharnhorst (Allemagne).

Léon Gustave JACQUEMIN
Né le 20 janvier 1895 à Giromagny
Caporal au 411e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Léon décède le 19 août 1917 à la côte du Poivre, près de Verdun, lors de l’effondrement d’un abri provoqué par la chute d’un obus de gros calibre. Il avait 22 ans.

Georges Auguste CADIER
Né le 4 avril 1896 à Fresnes
Sapeur au 21e régiment du Génie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Georges est tué à l’ennemi le 9 septembre 1917 dans le secteur de Douaumont, à l’âge de 20 ans.

Émile PAQUEREAU
Né le 2 mai 1898 à Paris
Sergent au 24e bataillon de chasseurs à pied
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Émile, meurt à 19 ans, le 23 octobre 1917, lors du combat des Bovettes, dans le secteur du Chemin des Dames.

Emile JACQUOT
Né le 29 janvier 1897 à Bussolino (Italie)
Non-inscrit au monument aux morts, présent dans les fichiers de l’état-civil fresnois.

† – La date, le lieu et les circonstances de son décès nous sont inconnus.

Marius Paulin DUMAIS
Né le 22 mars 1889 à Ouzouer-sur-Trézée.
Caporal au 21e régiment du Génie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Marius est tué à l’ennemi le 8 août 1918 à Moreuil. Il était dans sa trentième année.

Louis Paul HAUDEBOURG
Né le 16 septembre 1886 à Fresnes
Soldat au 121e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Louis meurt de la grippe espagnole, le 24 août 1918, à l’Hôpital Mixte de Montluçon.

Jean RONGERES
Né le 1er avril 1876 (lieu inconnu situé dans le Cantal)
Soldat détaché en usine, appartenant à 22e section de commis et ouvriers militaires d’administration.
Fiche sur mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes.

† – Jean décède d’une obstruction intestinale le 13 septembre 1918 à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.

Pierre André THIABAUD
Né le 18 mars 1887 à Paris.
Canonnier au 103e régiment d’artillerie lourde
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes


† – Pierre, réformé, meurt des suites d’une maladie contractée en service, le 23 septembre 1918, chez lui, à Fresnes. Il avait 31 ans.

Emile Auguste BOULIGNÉ
Né le 12 mai 1893 à Fresnes
Caporal du 340e régiment d’infanterie
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Émile décède le 14 octobre 1918 à Seraucourt-le-Grand, lors de la bataille pour Saint-Quentin. Il avait 25 ans.

Auguste Charles PRIEUR
Né le 2 octobre 1884 à Saint-Affrique (Aveyron).
Fiche sur Mémoire des Hommes
Non-inscrit au monument aux morts, présent dans les fichiers de l’état-civil fresnois.

† – Auguste meurt le 21 octobre 1918 à Fresnes d’une maladie, certainement contractée pendant son service.

Charles Désiré BOUCHERY
Né le 26 janvier 1882 à Armentières
Inscrit au monument aux morts de Fresnes, mais ne possède pas la mention Mort pour la France.

† – Charles décède le 9 janvier 1919.

Jean Louis DUFETRE
Né le 2 mai 1888 à Rueil.
Fiche sur Mémoire des Hommes
Inscrit au monument aux morts de Fresnes

† – Il meurt le 12 février 1919 à l’hôpital d’Épinal des suites d’une maladie contractée en service.

Deux noms supplémentaires sont inscrits sur le monuments aux morts de Fresnes mais nous ne possédons aucun document les concernant. Il s’agit de E. DEGDIER et E. PORTAL.

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